La fonction des ressources humaines a connu d’importantes mutations en passant d’une fonction support à une fonction qualitative communément définit comme stratégique. Il est aussi celui qui a été le plus impacté par les nouvelles technologies.
Aujourd’hui, le recrutement est soutenu par l’utilisation d’un ATS (Applicant Tracking System) mais aussi grâce aux réseaux sociaux. Et l’évolution n’a pas fini de nous surprendre puisque l’intelligence artificielle fait son entrée dans le secteur du recrutement.
L’Intelligence Artificielle (IA) définie par l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, comme étant « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont pour l’instant , accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel , l’organisation de la mémoire et le raisonnement critiquée. »
Le groupe Accenture, a depuis longtemps compris l’enjeu de l’intelligence artificielle au sein des entreprises. Il leur propose déjà des solutions pour optimiser la gestion de leurs fonctions supports ou de leur core business. Selon, Cyrille Bataller, directeur IA chez Accenture monde, ces technologies devraient permettre de multiplier par deux la croissance économique de douze pays dont la France d’ici 2035 et faire croître de 20% la productivité.
Si les ATS sont déjà énormément utilisés par les recruteurs, c’est parce qu’ils leur permettent d’optimiser leurs recherches. En effet, les recruteurs utilisent les opérateurs booléens pour affiner leur recherche de CV. Ce n’est qu’un exemple infime de ce que peut accomplir l’intelligence artificielle. Les tâches tendent à être automatisées grâce à des algorithmes qui font gagner un temps précieux aux recruteurs. In fine l’idée est d’établir tout de même un partenariat efficace et optimal entre l’humain et la machine.
Parallèlement, la société Unilever, pionnier du recrutement par intelligence artificielle, relate une expérience plus que positive. En effet, les recruteurs ont remarqué plus de diversité dans les profils mais aussi plus de parité depuis l’intégration de l’IA dans leur processus de recrutement. En outre, il a également été constaté un nombre plus élevé de recrutement de candidats « non-blancs ». Là où certains recruteurs pourraient différencier des candidats sur certains critères, l’IA quant à elle n’opère pas de distinction en raison de leur origine, leur sexe ou leur patronyme…
L’intelligence artificielle utilisée dans le cadre de processus de recrutement permettrait a fortiori d’effacer certains biais, elle serait donc plus impartiale. En effet, l’IA prends en compte les paramètres réellement nécessaires à la recherche du profil tels que les compétences, le niveau d’expérience ou la zone géographique. En pleine expansion, le marché de l’intelligence artificielle a séduit les Américains qui sont les pionniers avec leur solution HireVue. La France n’a rien à envier puisqu’il existe des sociétés comme Clustree qui proposent des services basés sur l’intelligence artificielle au service du recrutement.
L’intelligence artificielle offre aux entreprises de services numérique (ESN) la possibilité de développer des expertises aussi bien dans la création, l’exploitation que l’apprentissage d’algorithmes. Pour ce faire, ces sociétés, à l’instar des cabinets de recrutement, devront se doter de solides compétences techniques et se livrer à une véritable guerre des talents.
Cependant, la machine finira t-elle par avoir raison de l’homme ? A l’heure où l’on appelle à replacer l’humain au centre des organisations, les entreprises réussiront-elle à trouver le bon équilibre ? Affaire à suivre…
Céline Souadad & Ouerdia Ousmer